4-Cahiers de réussite

Certains enseignants opposent ou s’interrogent sur un choix pédagogique à faire entre Cahiers de progrès /de réussite  ou Classeur des savoirs. Il semble important d'expliciter quelques uns des enjeux du classeur des savoirs afin de donner une vue juste de cet outil et de favoriser l’émergence de différences permettant de comprendre que ces outils ne s’excluent pas. 

De plus, les quelques enjeux développés ci-dessous permettront  de mesurer, en partie,  combien l’usage d’un classeur des savoirs va  influencer les pratiques et infléchir de façon positive le parcours scolaire des élèves.

Le classeur des savoirs se démarque de ces outils.

 I-Cahiers de progrès ou de réussite / Classeur des savoirs

 - Dans le cahier de progrès ou de réussite …le repérage des apprentissages est apporté et formulé par le maitre  (par exemple : coloriage d’une pastille en vert, collage d’une gommette ou d’une vignette, d’une photo  etc… lorsqu’il y a acquisition).                                                             

1- Avec le classeur des savoirs et l’élaboration des fiches qui le constituent, on est sur une démarche de conscientisation des apprentissages par l’élève. Les élèves doivent se détacher du faire pour se questionner sur l’apprendre, Chacun doit  percevoir et  identifier au-delà de la tache à réaliser son enjeu véritable et  l’apprentissage qui s’y rattache. Afin de rendre possible ces bilans réflexifs, les maitres doivent  s’interroger sur des démarches à mettre en œuvre, sur les choix didactiques à faire, pour aider leurs élèves à construire des  postures réflexives, pour  rendre  possible et faciliter ce passage du  « j’ai fait » au « j’ai appris ».(voir http://leclasseurdessavoirs.eklablog.com/du-j-ai-fait-au-j-ai-appris-c25846814)   

- Lors de l'élaboration des fiches , Les élèves mobilisent leur langage dans des situations d'évocation, qui les entraînent à parler de ce qui n'est pas présent, à se faire comprendre sans autre appui, à s'exprimer de manière de plus en plus explicite,à prendre du recul et de la réflexion sur les propos tenus par les autres.(référence programme 2015.Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions/ l'oral /Echanger et réfléchir avec les autres)   

- Lors de la relecture et de l’utilisation des fiches du classeur,  les élèves comprennent  que la trace sert à se rappeler et à  mémoriser. On n’oublie trop souvent que mémoriser  fait partie intégrante de l'apprentissage, c’est une compétence peu travaillée, peu développée. Les programmes 2015 avec cette mission « apprendre en se remémorant et en mémorisant » vont, espérons le, œuvrer à cette prise en compte.                                                                                                                                             - En début d’année ou après des vacances entre 2 périodes, par une reprise du classeur, par une relecture des fiches, on va pouvoir réactiver les savoirs et entretenir une continuité des apprentissages

2 – Le classeur est un outil collectif. L’enseignant  va pouvoir fédérer le groupe classe autour d’un intérêt commun jour après jour, mois après mois au sein de la classe ou de l’école. Chaque élève sera amené à s'investir dans la vie de la classe, à se mettre en projet avec les autres pour, comme l’indique « l’enjeu principal » des programmes 2015, « apprendre ensemble pour vivre ensemble » en  développant un sentiment d'appartenance au groupe.En restant très modeste et réaliste quand aux capacités des enfants, c’est sortir l’enfant de sa communauté familiale pour l’ouvrir à une communauté élargie.                             Cela n’exclut pas la mise en place d’outils particuliers  pour prendre en compte et répondre de façon individualisée et juste aux difficultés de chaque élève. Un album écho pour des difficultés de langage, un cahier de réussite pour trouver la confiance en soi, l’estime de soi, un cahier de progrès pour des difficultés d’apprentissage. 

3 - Pour les élèves en difficultés, le classeur peut être un outil d’appui.                          Dans le cadre des APC : il  permet de retravailler, consolider, valoriser certaines compétences ; En différentiation, des élèves plus fragiles peuvent préparer les fiches en amont. Quand un enfant en difficulté restitue une fiche devant les autres ou quand des enfants en difficulté font des propositions aux autres :   l’image de soi et l’image que les autres ont de lui (ou d’eux) changent ; Il n’est plus celui « qu’y sait pas, qu’y sait pas dire » ; l’enseignant a là un levier pour agir sur la confiance en soi et  renforcer l’estime de soi