• Valérie DE NADAI, IEN - novembre 2016/ Orléans-val de  Loire                                                                                          Introduction à la conférence de Christine BAUDUCCO

    « …Le classeur des savoirs est un outil collectif au service d’un enseignement explicite, il  n'a pas vocation à se substituer au carnet de suivi, cahier de progrès au cahier de réussite mais il en est intelligemment,  voir essentiellement, complémentaire. Une complémentarité visant à répondre à cette question « comment faire en sorte que l'élève, de façon pertinente, puisse évaluer voir valider ses propres compétences ? ». Question considérée  par les chercheurs en éducation comme étant une clé de la réussite de l'ensemble des élèves….                                                                                                                                                                                 …Cette question renvoie, plus largement, à la question du sens omniprésente dans les nouveaux programmes et s'inscrit dans le triptyque « agir,réussir et comprendre ».                                                                   -Agir : c'est-à-dire prendre des initiatives, faire, essayer, recommencer. Ce qui implique pour l'enseignant une mise en activité de l’élève.                                                                                                                                          -Faire réussir ses élèves : ce qui implique que l’enseignant qualifie les critères de réussite de chacune des tâches  proposées.                                                                                                                                                               -Enfin, amener les élèves à comprendre : ce qui impose une prise de distance par le langage par rapport à la tâche, une mise en réflexivité : « comment on a fait pour réussir et surtout ce qu'on a appris en faisant ».     Christine BAUDUCCO « Autant d’enjeux qui trouvent réponse dans la mise en œuvre d’un classeur des savoirs, en nécessaire réflexion et complémentarité avec d’autres outils… » 

     

    Christine BAUDUCCO, conférencière - Extraits de conférences 2016 / 2017                                                                               CSA et Classeur des savoirs : Complémentarité des outils / lien avec les évaluations des élèves 

    « …Sur le fond, avec le classeur des savoirs, on est : premièrement, sur une évaluation positive puisqu’on met en valeur, le résultat obtenu, ce qui est acquis. Deuxièmement, on propose une lecture de la progressivité des apprentissages.  Chaque fiche est élaborée et insérée dans le classeur en fin de séquence. ; En suivant cette chronologie, on  donne donc à voir le cheminement des élèves tout au long de l’année ou mieux des 3 années du cycle 1…                                                                                                            …Sur la forme : les intitulés des fiches peuvent être utilisés pour renseigner le CSA. Le « nous savons » des iches du classeur devient « je sais ». Ainsi, on cible très précisément les attendus des programmes mais surtout, on est en lien direct, en temps et en contenu, avec les activités menées dans  la classe.

    On offre des intitulés compréhensibles pour certains parents, particulièrement en REP et REP+, puisque ce sont les élèves qui, avec leurs mots et leur compréhension, élaborent les fiches. On offre ainsi une lisibilité des attendus de l’école maternelle aux familles qui sont le plus en marge du système scolaire… »



  • Trouver le juste équilibre !

    Dans les modèles de carnet de suivi proposés par Eduscol, on note  l’importance des photos; Cela rend fort agréable la lecture (Est-ce un objectif visé ?) mais  cela interroge sur le temps passé par les enseignants pour rendre compte des réussites de chacun par des photos individuelles,  surtout lorsqu’il y a 30 enfants dans la classe. Dans le cadre d’un document à destination d’adultes, un rendu imagé, fort chronophage, est-il nécessaire ? Ne risque t- on pas de se perdre  et de moins « vivre » sa classe à trop observer pour photographier ?                                                                                                                                Et… plus largement, ne risque t - on pas d’empiéter sur les temps consacrés aux apprentissages et aux échanges avec les élèves à trop observer pour renseigner ce carnet ?                                                                                                                                             Il y aura un équilibre à trouver entre mise en œuvre de pratiques d ‘enseignement, d’observation, d’évaluation et de transmission aux familles.                                                         Les modèles de carnet de suivi interrogent aussi par des propositions de mises en scène très égocentriques ?

     

     

    Renseigner le carnet de suivi de chaque élève !

    La stratégie proposée ici n’est en rien exhaustive ; elle facilite, en partie, la réalisation de ce carnet. Elle permet de mettre en valeur ce qui est acquis par l’élève à la fin de chaque séquence mise en œuvre par le maître. Pour renseigner le carnet de suivi de chaque élève, des éléments significatifs de progrès individuels et constatés au fil du temps par le maître,  doivent s’y ajouter.

     

    Proposition

     

    Mettre en œuvre un classeur des savoirs et transformer le                                              « Nous savons… » en « JE sais... » ou « PIERRE  sait... »

    Exemple :

    Attendu : Choisir, utiliser et savoir désigner des outils et des matériaux adaptés à une situation, à des actions techniques spécifiques (plier, couper, coller, assembler, actionner...).

     

    Proposition d'utilisation du classeur

     

    Pour l’élève qui en fin de séquence (malgré toutes les stratégies de remédiation mises en place) n’a atteint qu' en partie l'objectif d'apprentissage, l’enseignant s’appuie sur la progressivité de la préparation de sa séquence pour relever des éléments acquis au cours des séances , il adapte la fiche collective aux réussites de cet élève.

    Exemple :

    A la fin d’une séquence qui vise à « Construire des connaissances et des repères sur quelques formes »,  en principe les activités ont été menées, conscientisées efficacement, des étayages et des remédiations ont été entrepris, la majorité des  élèves ont ainsi atteint l’objectif « savoir reconnaître et nommer cercle, triangle, carré, rectangle ». La fiche élaborée collectivement en fin de séquence a été insérée dans le classeur des savoirs de la classe :

    Proposition d'utilisation du classeur

    Fiche classeur des savoirs

     

    Cette fiche reprise et re-intituléé « JE (ou PIERRE) sais(t) reconnaître et nommer un  cercle, un triangle, un carré, un rectangle » pourra être insérée dans le carnet d’apprentissage de la majorité des élèves.

                                                              Proposition d'utilisation du classeurProposition d'utilisation du classeur 

    Pour PAUL qui n’a pas atteint les acquis attendus en fin de séquence, l’enseignant pourra adapter la fiche pour donner à voir les éléments de réussites particuliers de cet élève.                                                                                                       

    Proposition d'utilisation du classeur

     

    Cette stratégie rend lisible et compréhensible pour tous les apprentissages puisque ce sont les élèves qui construisent les fiches. Elle est en lien direct avec les séquences et, de fait, avec les activités et les apprentissages qui ont été menés dans la classe.

     

    De plus, cette stratégie donne à voir de façon explicite la cohérence des apprentissages et  l’évolution des acquis. En effet, lorsque le classeur des savoirs est un outil commun aux enseignants de l’école,  il permet  aux enseignants d’assurer la continuité des apprentissages, de construire ensemble le parcours des élèves en organisant autant objectifs, attendus que contenus. Les fiches réalisées au fil des 3 années du cycle 1 reflètent alors la progressivité des réussites et des savoirs acquis.

    Exemple:

    Fiches classeur des savoirs

    Proposition d'utilisation du classeur

    Ces fiches seront utilisées pour renseigner le carnet de suivi de Pierre; L’enseignant pourra reprendre ou non les illustrations et  les titres qui l’aideront à produire des intitulés de réussites très compréhensibles  pour les parents les plus éloignés de la culture scolaire.  

    Si les réussites sont regroupées autour d’une même notion, l’évolution des apprentissages sera visible. On percevra ainsi les progrès accomplis par l’élève en retravaillant une même notion.

    Proposition d'utilisation du classeur

     

     

     

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  • Ce passage du « j’ai fait «  au « j’ai appris » peut sembler difficile, mais il sera rendu possible, facilité si le maitre aide ses élèves à construire une posture réflexive :

    - s’il met en œuvre, tout au long des activités, des stratégies et des démarches qui amèneront les élèves à percevoir et à identifier au-delà de la tache à réaliser son enjeu véritable et l’apprentissage qui s’y rattache.

    - S’il guide ses élèves, s’il  les accompagne dans la conscientisation des apprentissages.

     

    Comment faire ?

    Voici quelques pistes proposées par des enseignants.

     

    L’enseignant va pouvoir aider ses élèves dans l’élaboration de cette posture réflexive:

    - En provoquant les situations de verbalisation par un  questionnement progressif, par un  étayage, qui vont permettre aux élèves de se détacher du « faire » pour se questionner sur «  l’apprendre ».                 « La marguerite des impressions » de M. PROUCHET peut aider le maitre à réfléchir son questionnement et son étayage.  

    - en Privilégiant des activités où l’action motrice, la manipulation sont prédominantes ; Le maitre trouvera dans ces situations de manipulations un point d’appui intéressant pour travailler la différenciation du « faire » et de «  l’apprendre »

    - en proposant  des situations d’apprentissages où le brouillage des visées cognitives sera exclu (Voir les publications de E.BAUTIER ou/et CH.PASSERIEUX). C’est à dire des situations où le maitre évitera la multiplication des taches annexes telles que décorations, coloriages. Ces taches étant réalisées en temps différé

    - Lors de la passation des consignes en formulant bien ou en faisant formuler le but de l’activité et en utilisant des termes évoquant l’activité cognitive au-delà de la tache à accomplir